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Un journalisme impliqué avec son public

Photo du rédacteur: Laurent BlanchardLaurent Blanchard

À quand remonte la première fois où on a été méfiant à l'égard de votre métier de journaliste ? Simon Galperin, fondateur de The Jersey Bee dans l'agglomération de New York, pose lui-même cette question à l'occasion de l’Independent News Sustainability Summit. Car lui-même en a fait le constat très tôt, bien malgré lui, alors qu'il était encore étudiant en journalisme. Simon voulait faire un reportage lors d'une soupe populaire. Il avait de nobles intentions, mais voilà, personne ne l'avait jamais lu ni vu

par là auparavant, il ne faisait rien pour aider ces bénéficiaires.


Illustration générée par Leonardo.Ai

L'entrée dans la réalité du métier s'est faite par la grande porte, au sens figuré. Au sens propre, c'est aussi par la grande porte qu'il a été (gentiment) refoulé. Et ils avaient sans doute des raisons, ces bénéficiaires qui ont peut-être eu le sentiment d'être vus comme des curiosités. Se livrer, mais «pourquoi» ? Aujourd'hui, celui qui est devenu CEO et rédacteur en chef de son journal a appris de son erreur. «Beaucoup de gens se méfient du ⟨pourquoi⟩ des journalistes. Selon lui les journalistes «sont motivés par les clics, l’argent ou la promotion de leurs propres agendas». Il se peut bien que ce soit soit là la défiance quant à notre métier. Nieman Journalism Lab fondation de la Harvard University s'intéresse à https://jerseybee.org/ dans un récent article consacré au développement de l'audience et de la (re)acquisition de la confiance avec le public. https://lnkd.in/eF5D_DtR


Le média local prend son origine en 2020 en pleine période de questionnement sur notre rôle lors du Covid, et sur l'accès à l'information des plus faibles. Le journal a mis sur pied de nombreuses initiatives dès lors à destination de son public, basé sur de simples observations et que vous retrouverez sur son site. Le plus important : il tente de retrouver la confiance de la population de ce comté, avec un pragmatisme et des questions proches des réalités. Elles sont parfois aussi simples qu'un «bonjour» sincère dans la rue, tissé vers l'autre, et non vers soi.


Pour rester en lien avec son public, le journaliste doit s'engager davantage et agir plutôt que de rester le conteur de la vie, assis dans le siège d'une salle de rédaction où tout le monde se ressemble. Il doit suggérer des solutions aux vrais problèmes du public, plutôt que d'indiquer une manière de penser. Pour certains, ce sera rude, mais qu'ils se rassurent, il faut de tout pour faire un monde. Il y a de la place pour tout et pour tous.


L'éclairage de Nieman Lab est une belle leçon, mais révèle aussi beaucoup d'espoir pour notre métier.


On apprend aussi dans cet article un mot que j'espère intraduisible chez nous : le “redlining” médiatique. D'ordinaire vocabulaire attribué aux banques ou aux assurances, on pourrait le traduire par : discrimination médiatique liée à l'origine géographique et ethnique du public. Comment en est-on arrivé à ce point ?



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